The Arabist

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By Issandr El Amrani and friends.

Syria: The fall of al-Moushat Academy

Le Monde.fr : Syrie - La chute d'Al-Mouchat

This report by Florence Aubenas on the fall of al-Moushat Academy near Aleppo, Syria's elite military academy, is incredible. It details the sectarian tensions inside of the academy growing over the last year, culminating as rebels began to lay siege to it. Over time, officers and cadets would break apart along sectarian lines inside the academy compound. They survived on nearly nothing for weeks, unable to go out during the day due to sniper fire, fighting each other for scraps of food at night. The Alawites in particular appear to have had a gradual descent into Apocalypse Now style madness, paranoid about their Sunni fellow officers and shouting the "Bashar is God". Just incredible reporting:

A Al-Mouchat, on enterre au bulldozer les morts de la première attaque, cinq par cinq. Chaque nuit, les désertions s'accélèrent. On brûle les portes et les fenêtres pour essayer d'avoir moins froid dans les lignes de défense. « Faites ce que vous voulez, mais restez, supplie un gradé. Sinon, Al-Qaida va vous égorger. » Les réserves de nourriture sont épuisées. Harcelé par les tirs rebelles, l'hélicoptère chargé du ravitaillement largue les vivres du mauvais côté des murs. Le haut commandant insulte le pilote par radio. L'autre rigole : « Tu as faim ? C'est pas mon problème. Baise ta mère. » Sur la base, on mange n'importe quoi, de l'herbe, des cigarettes. On boit l'eau de pluie.

Le site est en permanence sous la lunette des snipers rebelles. Plus personne ne bouge, ils sont terrés le jour durant, là où chacun peut, par groupes de deux, trois parfois, se méfiant les uns des autres. Des ombres ne commencent à bouger qu'après le coucher du soleil. Toutes vont vers les cuisines, espérant voler quelque chose. « On était comme des chiens entre nous, à se tirer dessus pour un peu de riz. On avait la haine au coeur.» Entre les déserteurs, les morts et les blessés, il ne reste plus qu'une centaine de militaires. Eugène, officier chrétien, est avec deux élèves alaouites. « Ils avaient deux balles dans la poche pour être sûrs de ne pas être pris vivants. Ils ont combattu jusqu'à la mort, en chantant pour Bachar. »